Rupture prématurée des membranes avant terme : recommandations pour la pratique clinique du CNGOF — Texte court - 17/12/18
Preterm premature rupture of membranes: CNGOF Guidelines for clinical practice — Short version
Résumé |
Objectif |
Déterminer la prise en charge des patientes avec une rupture prématurée des membranes avant 37 semaines d’aménorrhée (SA).
Méthodes |
Synthèse de la littérature à partir des bases de données PubMed et Cochrane et des recommandations des sociétés et collèges français et étrangers.
Résultats |
En France, la fréquence de la rupture prématurée des membranes (RPM) est de 2 à 3 % avant 37 SA (Niveau de preuve [NP] 2) et de moins de 1 % avant 34 SA (NP2). La prématurité et l’infection intra-utérine sont les complications majeures de la RPM avant terme (NP2). La prolongation de la durée de latence est bénéfique (NP2). Par rapport aux autres causes de prématurité, la RPM avant terme n’est pas associée à un sur-risque évident de morbi-mortalité néonatale, sauf en cas d’infection intra-utérine, qui est associée à une augmentation des morts fœtales in utero (NP3), des infections néonatales précoces (NP2) et des entérocolites ulcéronécrosantes (NP2). Le diagnostic de la RPM avant terme est principalement clinique (accord professionnel). En cas de doute diagnostique, il est recommandé d’utiliser les tests de détection d’IGFBP-1 ou de PAMG-1 (accord professionnel). Il est recommandé d’hospitaliser les patientes lors du diagnostic de RPM avant terme (accord professionnel). Il n’existe pas d’argument suffisant pour recommander ou ne pas recommander une tocolyse initiale (grade C). Si une tocolyse était prescrite, il est recommandé de ne pas la prolonger plus de 48heures (grade C). Il est recommandé d’administrer une cure anténatale de corticoïdes si l’âge gestationnel est inférieur à 34 SA (grade A) et du sulfate de magnésium en cas d’accouchement imminent avant 32 SA (grade A). Il est recommandé de prescrire une antibioprophylaxie à l’admission (grade A) pour réduire la morbidité néonatale et maternelle (NP1). L’amoxicilline, les céphalosporines de 3ème génération et l’érythromycine (accord professionnel) peuvent être utilisées en monothérapie, ou l’association érythromycine–amoxicilline (accord professionnel), pour une durée de 7jours (grade C). Toutefois, un arrêt précoce de l’antibioprophylaxie semble acceptable en cas de prélèvement vaginal initial négatif (accord professionnel). Il n’est pas recommandé de prescrire comme antibioprophylaxie l’association amoxicilline-acide clavulanique (accord professionnel), des aminosides, des glycopeptides, des céphalosporines de première ou deuxième génération, de la clindamycine ou du métronidazole (accord professionnel). La prise en charge à domicile des patientes cliniquement stables après au moins 48heures de surveillance hospitalière est possible (accord professionnel). Au cours de la surveillance, il est recommandé d’identifier les éléments cliniques et biologiques évocateurs d’une infection intra-utérine (accord professionnel). Il n’est pas possible d’émettre de recommandations sur la fréquence de cette surveillance (accord professionnel). En cas d’examen de surveillance isolément positif chez une patiente asymptomatique (CRP augmentée, hyperleucocytose, prélèvement vaginal positif), il n’est pas recommandé d’initier systématiquement une antibiothérapie (accord professionnel). En cas d’infection intra-utérine, il est recommandé d’administrer immédiatement une antibiothérapie associant une bêtalactamine à un aminoside (grade B), par voie intraveineuse (grade B) et de faire naître l’enfant (grade A). La césarienne en cas d’infection intra-utérine est réservée aux indications obstétricales habituelles (accord professionnel). Il est recommandé d’avoir une attitude expectative en cas de RPM non compliquée avant 37 SA (grade A), même en cas de prélèvement positif pour le streptocoque B, sous couvert d’une antibioprophylaxie à l’admission (accord professionnel). L’ocytocine et les prostaglandines sont deux options envisageables pour le déclenchement du travail en cas de RPM avant terme (accord professionnel).
Conclusion |
La prise en charge de la rupture prématurée des membranes avant terme non compliquée repose sur l’expectative jusqu’à 37 SA (grade A).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Objective |
To determine management of women with preterm premature rupture of membranes (PPROM).
Methods |
Bibliographic search from the Medline and Cochrane Library databases and review of international clinical practice guidelines.
Results |
In France, PPROM rate is 2 to 3% before 37 weeks of gestation (level of evidence [LE] 2) and less than 1% before 34 weeks of gestation (LE2). Prematurity and intra-uterine infection are the two major complications of PPROM (LE2). Compared to other causes of prematurity, PPROM is not associated with an increased risk of neonatal mortality and morbidity, except in case of intra-uterine infection, which is associated with an augmentation of early-onset neonatal sepsis (LE2) and of necrotizing enterocolitis (LE2). PPROM diagnosis is mainly clinical (professional consensus). In doubtful cases, detection of IGFBP-1 or PAMG-1 is recommended (professional consensus). Hospitalization of women with PPROM is recommended (professional consensus). There is no sufficient evidence to recommend or not recommend tocolysis (grade C). If a tocolysis should be prescribed, it should not last more than 48hours (grade C). Antenatal corticosteroids before 34 weeks of gestation (grade A) and magnesium sulfate before 32 weeks of gestation (grade A) are recommended. Antibiotic prophylaxis is recommended (grade A) because it is associated with a reduction of neonatal mortality and morbidity (LE1). Amoxicillin, 3rd generation cephalosporins, and erythromycin in monotherapy or the association erythromycin-amoxicillin can be used (professional consensus), for 7 days (grade C). However, in case of negative vaginal culture, early cessation of antibiotic prophylaxis might be acceptable (professional consensus). Co-amoxiclav, aminosides, glycopetides, first and second generation cephalosporins, clindamycin, and metronidazole are not recommended for antibiotic prophylaxis (professional consensus). Outpatient management of women with clinically stable PPROM after 48hours of hospitalization is a possible (professional consensus). During monitoring, it is recommended to identify the clinical and biological elements suggesting intra-uterine infection (professional consensus). However, it not possible to make recommendation regarding the frequency of this monitoring. In case of isolated elevated C-reactive protein, leukocytosis, or positive vaginal culture in an asymptomatic patient, it is not recommended to systematically prescribe antibiotics (professional consensus). In case of intra-uterine infection, it is recommended to immediately administer an antibiotic therapy associating beta-lactamine and aminoside (grade B), intravenously (grade B), and to deliver the baby (grade A). Cesarean delivery should be performed according to the usual obstetrical indications (professional consensus). Expectative management is recommended before 37 weeks of gestation in case of uncomplicated PPROM (grade A), even in case of positive vaginal culture for B Streptococcus, provided that an antibiotic prophylaxis has been prescribed (professional consensus). Oxytocin and prostaglandins are two possible options to induce labor in case of PPROM (professional consensus).
Conclusion |
Expectative management is recommended before 37 weeks of gestation in case of uncomplicated PPROM (grade A).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Rupture prématurée des membranes avant terme, Rupture prématurée des membranes avant viabilité fœtale, Antibioprophylaxie, Corticostéroïdes anténatals, Déclenchement du travail
Keywords : Preterm premature rupture of membranes, Pre-viable premature preterm rupture of membranes, Antibiotic prophylaxis, Antenatal corticosteroids, Induction of labor
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Vol 46 - N° 12
P. 998-1003 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.